Gallinaria


Chassé par l’évêque arien de Milan, Martin s’enfuit avec un compagnon, prêtre milanais, dans la petite île de Gallinaria au large de la côte ligure, à mi-chemin entre Savone et Vintimilles, où il mena une vie d’ermite durant trois ans. Suivant les voies romaines, au sortir de la capitale de la Lombardie, il traversa sa ville d’enfance : Pavie, puis le Tessin et descendit vers Gênes pour se retrouver sur la route des Gaules… Une charmante cité ligure blottie au pied du « Mont Saint-Martin » retint son attention : « Albigaunom » (Albenga), face à laquelle, dans les eaux méditerranéennes, se dessinait » l’île des coqs sauvages: Gallinaria.

De quelques centaines de mètres carrés, tout en rocher, elle abrita longtemps un prieuré bénédictin dont il reste les murs de la chapelle dédiée à saint Martin. Le 11 novembre, à la saint Martin, les habitants de la région avaient coutume de s’y rendre en pèlerinage et y vénéraient une relique. Sur l’île, on montrait autrefois la grotte où – selon la tradition locale – se serait réfugié le futur apôtre des Gaules.

Le culte de Martin de Tours fut très répandu dans toute cette région qui s’étend de Savone à Nice, dont les anciens habitants furent sans doute évangélisés par Martin. Albenga était l’aboutissement de la « Via Romana» qui, à travers les monts de Ligurie, conduisait à Milan.