In vicis quoque id est Alingaviensi, Solonacensi, Ambacensi, Cisomagensi, Tornomagensi, Condatensi, destructis delubris baptistaire gentibus ecclesias edificavit. (Grégoire de Tours, Histoires X, 31.)
Saint Martin a également édifié des églises dans des bourgs : Langeais, Saunay, Amboise, Ciran, Tournon, Candes, après avoir détruit les temples païens et baptisé les habitants.
C’est un des plus anciens villages de Touraine, dont le nom apparaît sous la plume de Grégoire de Tours au Xe siècle sous la forme Alingavia. Langeais semble avoir joué, à l’époque gallo-romaine, un rôle de relais sur la voie reliant Tours à Angers, l’actuelle route qui longe le pied du coteau. Le village fut très tôt doté d’une église et d’un baptistère, puisque c’est saint Martin lui-même qui en ordonna la construction vers 380 : ce fut la première église rurale de Touraine. Langeais sur rive droite de la Loire et Amboise sur la rive gauche, formaient deux centres où la superstition païenne était importante. Au cours de ses missions, saint Martin, dont la méthode évangélique consistait à aller droit au cœur du paganisme, sans craindre les représailles des idolâtres, détruisit l’édifice consacré au culte païen et baptisa nombre d’habitants. Il fit construire une église qu’il dota de reliques de saint Jean-Baptiste.
Foulques Nerra y construisit une forteresse (dont les ruines se dressent au dessus du Château actuel) autour de l’an mil. C’est son arrière petit-fils qui fit élever la Chapelle Saint-Sauveur afin d’y enfermer des reliques rapportées de Terre Sainte. En 1188, Richard Cœur de Lion, Roi d’Angleterre, Comte d’Anjou, s’empara de Langeais et y installa un gouverneur. En 1427, la guerre de Cent ans faisait rage. Les Anglais s’emparèrent du Château et se livrèrent à un véritable pillage de la contrée. Les habitants de Langeais et les possesseurs de fiefs du voisinage leur donnèrent 2 500 écus d’or afin qu’ils partent. Le Château fut rasé, il n’en subsiste que le donjon carré. Jean Bourré, Trésorier de France et Gouverneur de Langeais fit construire en 1465, sur l’ordre de Louis XI, le Château actuel, où eut lieu le mariage d’Anne de Bretagne et de Charles VIII, le 6 Décembre 1491, qui réunissait une des dernières provinces indépendantes au Royaume : la Bretagne à la France. En 1766, la terre de Langeais fut achetée par le Duc de Luynes, et intégrée dans le Duché de Luynes jusqu’à la Révolution. Le Château appartient aujourd’hui à l’Institut de France.
A VOIR
Église Saint-Jean-Baptiste
La nef a un caractère antique sans aucune caractéristique du style roman, ce qui pourrait faire remonter l’édifice à l’époque de Saint-Martin. L’église possède un autel Saint-Martin avec une statue de saint Martin évêque. Une fresque de l’autel relate la fondation de l’église de Langeais par saint Martin. L’église Saint-Jean-Baptiste possède une très jolie crypte.
Château
Avec son pont-levis en état de marche, son chemin de ronde, ses mâchicoulis et ses imposantes tours, le Château offre vers l’extérieur l’apparence d’un site défensif, tandis que la façade intérieure annonce la Renaissance. La cour intérieure et les jardins du Château sont dominés par les vestiges d’un donjon carré bâti autour de l’an mil par Foulques Nerra, Comte d’Anjou, le terrible “Faucon Noir”. Ne subsistent aujourd’hui que ses murs nord et est et quelques éléments du mur ouest.
Pont suspendu
Eglise Saint-Laurent
Boule de Fort
On trouve à Langeais deux pistes de Boule de Fort, régies par les associations “La Joyeuse” et “La Rescapée” (à La Rouchouze).On s’accorde à penser que la boule de fort et la forme particulière de la piste, avec les bords qui remontent, trouve son origine dans les cales des bateaux qui naviguaient sur la Loire. On pratique la boule de fort de Vouvray à Saint-Nazaire, la limite nord étant Le Mans et la frontière sud de la Loire.
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