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Chinon



Ville d’Art et d’Histoire

A la croisée de trois provinces : L’Anjou, le Poitou et la Touraine, Chinon a reçu la visite de nombreux personnages. Ses premiers bâtisseurs, les comtes de Blois, cèdent le château fort aux comtes d’Anjou en 1044. Chinon se développa particulièrement sous le règne d’Henri II Plantagenêt, comte d’Anjou devenu roi d’Angleterre en 1154. Il fit du château reconstruit et agrandi une de ses résidences préférées. Jean sans Terre, héritier d’Henri II, abandonna la forteresse au roi de France Philippe II Auguste (1180-1223) en 1205, après un long siège permettant le rattachement définitif de la Touraine au royaume de France. En 1307, Jacques de Molay, grand maître du Temple, et quelques uns de ses compagnons furent incarcérés dans la tour du Coudray sur ordre de Philippe IV le Bel (1285-1314) avant d’être jugés et brûlés à Paris en 1314. Réfugié en 1418, pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), dans les provinces qui lui étaient restées fidèles, le dauphin, futur Charles VII, fit avec sa cour des séjours prolongés à Chinon. Il y convoqua les Etats généraux en 1927 et rencontra Jeanne d’Arc en 1429.

N’étant plus résidence royale à partir du XVIe siècle, Chinon passa en 1631 dans le domaine des ducs de Richelieu, qui délaissèrent le château. Hormis la construction d’hôtels particuliers et de couvents, la ville connut peu de transformations sous l’Ancien Régime. La dégradation des édifices religieux sous la Révolution et les transformations du XIXe siècle changèrent le paysage urbain. Le secteur historique est classé depuis 1968.


Saint Martin à Chinon

Martin se rendait parfois à Chinon pour prêcher. À cette époque, la ville était déjà fortifiée, et desservie par trois voies romaines qui la reliaient à Tours. Lorsqu’il ne pouvait descendre la Loire en bateau pour se rendre à Langeais ou à Candes, il est vraisemblable que Martin empruntait la voie romaine par la Basse Touraine, unique moyen de communication entre Tours, Chinon et Candes. C’est seulement à Chinon que l’on pouvait traverser la Vienne, grâce à un pont de bateaux, pour arriver dans le bourg de Rivière. Chinon possède un patrimoine martinien important: vestige de l’église Saint-Martin, ancienne collégiale Saint-Mexme, vitrail de l’église Saint-Étienne, deux Charités de saint Martin, l’une au château, l’autre au Musée des Amis du Vieux Chinon, un reposoir, des tableaux et une relique de saint Martin.


A VOIR
Vestiges de l’église Saint-Martin
Selon Grégoire de Tours (fin du VIe siècle), Chinon possédait une église Saint-Martin, sa plus ancienne église, qui aurait été fondée par le successeur de saint Martin, saint Brice, au début du Ve siècle. L’église se trouvait alors à flanc de coteau. Probablement reconstruite à plusieurs reprises, cette église a été démantelée à la Révolution. Il n’en reste plus qu’un pan de mur arrondi qui signale la présence de l’ancienne abside, et une cloche datant de 1696, la cloche « Henriette », qui sonne actuellement les heures à l’hôtel de Ville.

Ancienne Collégiale Saint-Mexme
La Collégiale Saint-Mexme était jusqu’à la Révolution le principal édifice religieux de la ville, tant par sa fonction religieuse que par sa taille et son architecture. Selon Grégoire de Tours, Mexme, originaire d’Aquitaine, était un disciple de saint Martin, probablement formé au monastère de Marmoutier (voir aussi la légende à Rivière). Il vint à Chinon vers 440, où il fonda un oratoire et, dès son vivant, fut considéré comme saint. À sa mort, son tombeau et l’église du monastère qui lui fut dédié devinrent rapidement un lieu de pèlerinage. Après avoir probablement été détruit par les Normands, le monastère fut transformé en collégiale autour de l’an mil. Saint-Mexme resta une église collégiale jusqu’en 1790. Elle fut désaffectée sous la Révolution et devint bien national. Elle appartient maintenant à la ville de Chinon. La Tour nord de la Collégiale, édifiée au XIe siècle, abritait une chapelle dédiée à saint Martin, décorée de fresques relatant sa vie. Aujourd’hui, il n’en reste qu’une cage d’escalier où subsistent quelques traces de ces fresques.

Vitrail de l’église Saint-Étienne (La mort de saint Martin à Candes)
Ce vitrail fait partie d’une série réalisée au XIXe siècle pour redécorer l’église qui avait beaucoup souffert à la Révolution. Réalisée par l’atelier Lobin de Tours, entre 1858 et 1887, cette série commémore les grands événements religieux de l’histoire de Chinon et des environs, en particulier la mort de saint Martin à Candes. Il s’agit de cartons originaux pour des vitraux qui n’ont été réalisés, semble-t-il, qu’à Chinon. Le vitrail consacré à la mort de saint Martin est l’un des derniers de la série (1883). Martin y est représenté allongé sur son lit de mort, entouré de moines en train de pleurer.

Musée des amis du Vieux Chinon
Ce musée, situé dans le Vieux Chinon, possède quelques objets du patrimoine martinien. C’est un des endroits dans le département où l’on peut voir une relique de saint Martin (Église du Grand Pressigny, Église de Tournon-Saint-Pierre, Musée des Amis du Vieux Chinon, Église de Cinq-Mars-la-Pile, Basilique Saint-Martin, Cathédrale de Tours…).

Statue polychrome
Cette statue, en bois polychrome, datant du XVIe siècle, représente l’épisode très connu du partage du manteau de saint Martin à Amiens. Martin est à cheval, il se retourne pour couper un pan de son manteau, le pauvre est en contrebas. Cette statue conservée au Musée serait l’enseigne d’une ancienne hôtellerie chinonaise (Hauteur 77 cm – Largeur 88 cm).

Reliquaire de Saint-Martin

Reliquaire du XIXe, offert par les sœurs franciscaines aux Amis du Vieux Chinon.

Bâton de Procession de Saint-Martin
Les Amis du Vieux Chinon conservent également le haut d’un bâton de procession très décoré pour mettre en valeur une toute petite relique dite de saint Martin.

Vitrail de Saint-Martin
Il s’agit d’un tout petit vitrail, du XVIe ou du XVIIe siècle, représentant une charité de Saint-Martin.

Portrait de saint Martin
Les Amis du Vieux Chinon conservent dans leur bibliothèque une petite copie de la composition consacrée par Gustave Moreau à la Charité de Saint-Martin.

Fontaine Saint-Martin
Christianisée par saint Martin, la fontaine se trouve à 40 m au sud-est de l’ancienne église Saint-Martin. La source coule dans une cave de l’impasse du Puy des Bans, cave privée, fermée, qui a été aménagée pour recueillir l’eau qui suinte des parois. Actuellement, une statuette de Martin d’environ 20 cm a remplacé l’ancienne statue dans une niche creusée dans le roc. Le curé venait une fois par an bénir la source, les fidèles s’y lavaient les yeux et recueillaient l’eau dans les bouteilles, afin de soigner les ophtalmies. Non accessible au public.

Château de Chinon

Chapelle Saint-Martin
Dans la cour intérieure du Château, subsistent les fondations de la Chapelle Saint-Martin accolée au donjon.

Statue polychrome
Cette statue, en bois polychrome, datant du XVIe siècle, représente La charité de saint Martin. Le pauvre est agrippé à la croupe du cheval. Cette statue appartient au Conseil général d’Indre-et-Loire.

Village de Saint-Louans (Reposoir Saint-Martin)
Il s’agit d’un petit édicule carré, d’environ 4 mètres de hauteur, en haut duquel est aménagée une niche décorée d’une peinture représentant saint Martin en habit épiscopal. Cette niche est fermée par une grille ajourée. La peinture est récente et plutôt naïve. Ce reposoir marquerait traditionnellement un lieu où aurait aimé se reposer saint Martin lors de ses trajets entre Tours et Candes.

Musée Jeanne d’Arc

Musée d’Art et d’histoire

Musée animée du vin et de la tonnellerie 
Des automates grandeur nature reproduisent les gestes des vignerons du XIXe.


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