Les Echelles

Le village des Échelles est construit sur l’ancien site romain de Labisco, où passait la voie romaine Lyon – Milan, poumon économique du bourg jusqu’à la construction de l’autoroute. Le toponyme vient du Passage des échelles (du latin Scal : échelle), une gorge étroite et escarpée qui, selon la légende, n’aurait pu être franchie au Moyen-âge que par des escaliers ou des échelles.

Sur la colline du Menuet, on retrouve l’emplacement du château de Béatrice de Savoie (XIIe siècle) qui, suite à son veuvage, se retira dans son domaine des Echelles. Une cour brillante se développa dans son château. A l’approche de sa mort, voulant assurer l’avenir de son territoire, elle se tourna d’abord vers la Grande Chartreuse à qui elle offrit son domaine, souhaitant être inhumée au monastère en contrepartie. Se heurtant à la règle de l’Ordre des Chartreux ayant interdiction d’héberger une femme, elle se tourna alors vers les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, à qui elle légua ses biens et privilèges contre l’installation d’un hôpital et d’une commanderie. Elle mourut aux Echelles en 1266, au château du Menuet, où elle fut inhumée dans un splendide mausolée détruit lors de la révolution.

Les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, actuellement Ordre de Malte : leur vocation était de défendre les lieux saints et de soigner les pèlerins. A la fois hospitaliers et chevaliers portant l’épée, ils arboraient une croix blanche sur leur manteau noir. Les commanderies installées en Europe servaient à lever des fonds pour financer leur ordre. Leurs hôpitaux étaient renommés par la qualité des soins prodigués. Suite à la destruction de leur commanderie située à l’emplacement du château des Echelles, ils construisirent au XVIIe siècle un nouveau logis pour le commandeur, aujourd’hui la mairie des Echelles.


A VOIR
Les grottes des Echelles
Ainsi nommées à cause de la proximité de grands escaliers permettant le passage des gens et des marchandises entre la vallée et le défilé. Ces grands escaliers ont disparu lors de la création de la voie Sarde. Deux grottes sont visibles depuis la Voie Sarde, la Grotte Supérieure et le Grand Goulet. Ces grottes ont été formées parallèlement au canyon (emprunté par la voie Sarde) et proviennent de la même érosion. Elles furent creusées par un torrent souterrain lors de la période glaciaire. Elles sont toujours actives et l’érosion se poursuit, car elles sont occasionnellement envahies par les eaux.

La mise en tourisme des grottes des Echelles est née en parallèle au thermalisme, et plus particulièrement au développement de la station thermale de la Bauche. Fréquentée à l’époque romaine puis oubliée, la source ferrugineuse de la Bauche fut redécouverte en 1862 par le comte sarde Crotti de Castiglione qui en relança l’exploitation pour soigner l’anémie et les affections du sang. En 1878, la station pouvait recevoir près de 500 curistes par an. Aujourd’hui, elle n’existe plus.