La première mention de la Chapelle Blanche, Ecclesia Sancti Petra Capellae, date du 10e siècle (titres de Saint-Martin). Puis le nom devient Capella Alba en 1290. L’origine du nom provient soit de l’analogie avec l’église en pierre blanche de tuffeau, soit de la légende qui rappelle qu’un prunier y fleurit en plein hiver, lors du passage des reliques de saint Martin, au retour de Bourgogne. L’adjonction « Saint-Martin » fait suite à une délibération municipale du 28 juillet 1918, pour différencier dans le département l’actuel village de « La Chapelle-sur-Loire », qui s’est appelé également La Chapelle Blanche jusqu’au 19e siècle.
A VOIR
La ferme de la Varenne
Alors que saint Martin évangélisait la Touraine accompagné de son âne, en passant sur le chemin de Louis XI (ancienne voie romaine reliant Manthelan à Ligueil), au niveau de la ferme de la Varenne, il aurait été attaqué et blessé par des muletiers dont l’attelage aurait été effrayé à la vue du saint et de ses vêtements. Mais aussitôt, alors que le ciel était serein jusque-là, un violent orage se déclencha. Les muletiers, comprenant leur sacrilège, se jetèrent aux pieds de Martin. Celui-ci calma sans peine l’orage, pardonna aux repentis et les bénit.
Fontaine Saint-Martin
Après avoir été pris à partie par les muletiers, saint Martin alla laver ses plaies à la source la plus proche, devenue la Fontaine Saint-Martin, près de Montfouet (« male factum : où le mal a été fait ») à 300 m à l’ouest de la ferme de la Varenne. La Fontaine Saint-Martin était considérée comme miraculeuse. Les pèlerins y conduisaient leurs jeunes enfants un peu faibles et encore incapables de marcher, pour leur fortifier les jambes. Une croix de bois a été dressée près du bassin. Des pèlerinages y étaient organisés de 1922 à 1940, le premier dimanche de juillet, puis après la guerre et jusqu’en 1955, en septembre, après la coupe des foins. Selon une tradition locale, Martin serait venu deux fois dans la région.
La Chapelle Blanche Saint-Martin
Église Saint-Martin
L’église était placée sous le patronage de saint Pierre. Celui de saint Martin lui succéda à la fin du 12e siècle, certainement à l’occasion de la reconstruction du monument qui était sous l’influence de l’Abbaye de Saint-Martin-de-Tours, propriétaire de l’église. L’église est une des plus riches en représentations historiées de la vie de saint Martin. Trois vitraux du 19e siècle rappellent chacun un épisode de la vie de saint Martin, événements prodigieux qui seraient survenus à La Chapelle Blanche Saint-Martin et dans les alentours. Ces verrières sont les œuvres des derniers maîtres de la dynastie Lobin : Julien Prosper Florence et Étienne Lobin (1900-1912).
Vitrail du miracle du transfert de la châsse de saint Martin
Le vitrail de droite, le plus ancien, est celui des paralytiques, posé en 1904. Il s’inspire d’un tableau alors conservé dans la chapelle du château de Grillemont, et représente la « réversion de saint Martin », le retour des reliques du saint, qui furent ramenées de Bourgogne à Tours vers 885 pour y être installées définitivement (elles avaient été enlevées de Tours au moment des invasions normandes). Deux paralytiques, profitant du passage du cortège, demandèrent l’aumône. Des rayons d’or s’échappèrent de la châsse et vinrent miraculeusement guérir ces infirmes. Privés désormais de leur gagne-pain, ils fuirent, préférant justifier le leurs anciennes infirmités pour continuer à vivre d’aumônes. Mais, comprenant qu’ils ne pouvaient dissimuler leur guérison, ils annoncèrent le miracle, et comme témoignage de reconnaissance, portèrent leurs béquilles à l’église. C’est alors que les arbres se mirent à verdir et fleurir, bien que l’on fût en hiver. Dans le fond, se devinent le château de Grillemont et l’église de la Chapelle Blanche.
Vitrail du miracle des repentis
Le vitrail central représente l’agression des muletiers dont Martin fut victime à la Ferme de la Varenne. La colère de Dieu s’étant manifestée par un violent orage, les agresseurs se repentirent et, sous un ciel redevenu clair, s’agenouillèrent aux pieds du saint, pendant qu’un âne buvait à la source miraculeusement jaillie au lieu dit « Montfouet », devenue « Fontaine Saint-Martin ».
Vitrail de saint Martin et le diable
Le vitrail de gauche évoque le déplacement de saint Martin au Carroir Jodel (entre le Louroux et Bossay) pour y détruire le dernier des temples païens de la région. Pour narguer saint Martin, le Diable, monté dans un peuplier, fit tomber une grosse branche près du saint et le tira de sa méditation. Martin reconnut le Diable qui lui dit « Tu n’en ferais pas autant, toi ». Alors saint Martin monta dans l’arbre, et avec son couteau fit tant et si vite qu’il ne resta plus rien pour soutenir le diable, qui tomba et s’enfuit.